De Jean-François LAFFONT, président de Convergencia occitana, texte d’hommage lu le jour des funérailles de Bertran, le 30 janvier 2025.
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 A Bertran companh d’estrambòrds, d’espèrs e de victòrias , camarada de multiples combats : renonciar pas jamai !

 l’amistat la vertadièra es la grana pichona que devèm semenar a tot momenton per que los que nos seguiscan ne recòlten las flors.

Bertran notre ami, non, tu n’as jamais renoncé dans tes multiples combats, ton enfance d’abord marquée par les terribles évènements dont tu as été le témoin direct dans les rues de Tulle pendant l’occupation nazie, ton travail et ta persévérance pour tes brillantes études qui t’ont offert un statut scientifique et une profession d’ingénieur agronome et de chercheur qui t’ont amené à vivre des choses incroyables, en Afrique notamment,

Puis surtout ton amour pour ta famille, ton épouse France avec laquelle tu as partagé tant de beaux moments et affronté aussi tant des épreuves de la vie, tes deux filles qui font ta fierté, Florence et Isabelle, ton gendre notre regretté Gérard, tes petits enfants Adrien et Aude et enfin la petite Lucie qui , comme un dernier salut d’amour, apprend l’occitan à la Calandreta !

Oui Bertran, tu n’as jamais renoncé a ce qui fut ta vie et ton honneur, comme en témoigne aussi la présence de cette médaille que tu avais donnée à notre ami Attou à l’Ostal, en souvenir de ta vie militaire, tu étais aussi officier de réserve et parachutiste, comme quoi on peut être fièrement occitan et occitaniste tout en faisant honneur à la République française, comme ce fut d’ailleurs le cas, il ne faut pas l’oublier, de la plupart de nos ancêtres !

De Tulle où tu vis le jour à Grasse et Cannes où tu passas une partie de ta jeunesse, puis à Toulouse où tu as fondé ton foyer, l’Occitanie a été ton nid, ton écrin, ton horizon, dont tu ne partais que pour tes missions scientifiques en Afrique.

Français et Occitan, d’ici et de là-bas, chrétien et spécialiste du Catharisme et de notre belle époque médiévale occitane : tant de paradoxes apparents…mais tout était pourtant clair dans ton esprit.

Ce fut donc ta grande passion après ta famille et ta vie professionnelle : tu as été à l’origine de l’idée et le premier à concrétiser notre Convergence Occitane, cette importante fédération de plus de 80 associations dont tu as été le premier président de 1998 à 2001 avant que le Maire de Toulouse de l’époque, Mr Philippe Douste Blazy, ne te nomme à son cabinet comme chargé de mission pour le rayonnement de la culture occitane.

C’est donc du Capitole que, pendant plus de 6 ans, tu as fait faire un bond extraordinaire à notre cité, pour que celle-ci retrouve son rang de véritable capitale culturelle de l’Occitanie.

D’abord avec les plaques de rues bilingues, nous te le devons, ensuite avec obstination, courage et compétence, l’avènement de notre bel Ostal d’Occitanie inauguré en 2006, le phare et le laboratoire de notre ambition pour la langue et la culture occitane, enfin tous nos combats postérieurs, pour la plupart couronnés de succès : la mise en place de l’occitan dans le métro et ensuite dans le cadre de la fusion régionale de 2015, le choix fait par la Région et par nos concitoyens de ce beau nom pour une si belle région : OCCITANIE !

Puis ce fut la rédaction du manifeste pour la réconciliation que nous avions adressé au Pape Jean-Paul 2, avant que le 16 octobre 2016, lors d’un évènement majeur dont tu a été l’un des instigateurs, l’évêque de Pamiers Monseigneur Jean Marc Eychenne ait demandé pardon au nom des Catholiques de l’Ariège pour le massacre des Cathares de Montségur : ce fut là j’en suis sûr un des moments le plus aboutis de ta vie, une émotion si vive, un geste si puissant que nous en avons pleuré quand l’évêque parla, enfin, de consolation !

Tout cela nous te le devons cher Bertran, nous sommes fiers de toi, ta famille peut t’accompagner aujourd’hui avec le sentiment que tu as tracé ton chemin dignement et c’est avec amour, gratitude et respect que nous te saluons aujourd’hui.

Tu nous laisses ta famille à aimer et à entourer, tu nous laisses aussi tes œuvres accomplies et tes ouvrages littéraires qui te survivent : car la foi sans les œuvres ne survit pas : la fé sens obra morta es !

La voie cathare, La Croix occitane, Raimon VI le comte excommunié, Lumières Cathares …

C’est pourquoi, pour terminer, je voudrais lire la conclusion de ton dernier ouvrage : Lumières Cathares.

 Ce paragraphe nous montre le chemin que tu souhaitais nous désigner.

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Ce message d’amour, Bertran est ton testament et ton exemple, nous ne l’oublierons pas !  Nous ne renoncerons pas ! RENONCIAR PAS JAMAI !

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